Deepseek, la nouvelle sensation en matière d’intelligence artificielle, provoque un séisme dans la tech américaine. Aujourd’hui, l’heure est à la contre-attaque. L’entreprise chinoise est accusée, par les Américains, de piraterie.
La start-up chinoise qui a créé Deepseek est accusée, mercredi 29 janvier, par les Américains d’avoir siphonné le savoir de ChatGPT(Nouvelle fenêtre) (ses données d’entraînement). C’est ce qui lui permettrait d’être aussi peu cher tout en étant très performant. Ce sont des accusations émises à la fois, par le référent sur l’IA de Donald Trump et par OpenAI, la maison mère de ChatGPT. Pour l’instant, aucune preuve n’a été présentée. Mais une enquête serait en cours. Ce sont des accusations crédibles. Deepseek a beau être ouvert, transparent, tout publier en code source libre, il n’a jamais rendu public ses données d’entraînement. Deepseek reconnaît aussi utiliser ce qu’on appelle la distillation. Cela consiste à s’appuyer sur le savoir d’un modèle plus avancé pour entraîner rapidement un modèle plus restreint. C’est une technique classique que tout monde utilise notamment parce qu’on commence à manquer de données d’entraînement. Sauf que là, on accuse Deepseek de s’être appuyé sur son rival ChatGPT. Si d’aventure c’était le cas, il faut savoir que ce ne serait pas le premier. Et que cela n’a jamais permis de développer un modèle plus performant. Ce qu’a pourtant réussi à faire Deepseek. C’est de bonne guerre de dénigrer un concurrent. Surtout quand il vous fait perdre des milliards en bourse.
La course à l’IA continue
Il est difficile d’imaginer que l’on passe des six millions annoncés pour Deepseek aux centaines de millions dépensés par OpenAI ou Meta. Au pire, Deepseek aura prouvé qu’il est plus malin de s’appuyer sur ces modèles immenses que d’essayer d’en développer de nouveaux toujours plus gros. En tout cas, la course à l’IA va encore s’accélérer, toujours à l’initiative des Chinois. Car ces derniers jours, ce sont Alibaba et ByteDance, la maison mère de TikTok, qui viennent de lancer leurs nouveaux modèles d’IA. Là encore, annoncés comme plus performants.
Désormais, la bataille se joue à la fois, sur les terrains technologiques, géopolitique et sur la communication.