Près de la moitié des startups nigérianes génèrent moins de 10 millions de nairas de revenus annuels

Source de l'image : Wunmi Eunice/TechCabal.

Les startups nigérianes, bien qu’au cœur d’un écosystème en croissance, font face à des défis financiers majeurs. Un rapport récent de TLP Advisory, spécialisé dans le capital-risque, révèle qu’environ 49 % des startups fondées au cours des dix dernières années génèrent moins de 10 millions de nairas (6 000 dollars) de revenus annuels. En revanche, seulement 15 % dépassent les 250 millions de nairas (149 000 dollars).

Ces chiffres soulignent un écart important entre l’optimisme autour des startups et leur réalité économique.


Des défis structurels persistants

Les fondateurs attribuent cette stagnation à plusieurs facteurs :

  • Manque de capital : L’accès limité au financement freine la croissance et l’expansion.
  • Portée limitée sur le marché : Une stratégie marketing inadéquate réduit la visibilité des startups.
  • Obstacles réglementaires : Les lourdes exigences fiscales et administratives compliquent la gestion des entreprises.
  • Modèles de revenus inefficaces : Une révision des stratégies de monétisation est souvent nécessaire.

Environ 16 % des startups rapportent n’avoir connu aucune croissance au cours de la dernière décennie, tandis que 8 % affirment ne pas savoir si elles ont progressé.


Des défis financiers exacerbés par le contexte économique

L’accès au financement est l’un des obstacles les plus cités :

  • 30 % des startups déclarent avoir mis plus de quatre ans à obtenir leur premier financement.
  • 11 % des fondateurs ont lancé leur entreprise sans financement externe, en s’appuyant sur leurs économies personnelles ou d’autres formes de soutien.
  • Les taux d’intérêt élevés découragent les prêts, tandis que la dévaluation de la monnaie nigériane aggrave les pressions sur les entreprises qui lèvent des fonds en dollars.

Femi Longe, cofondateur de CcHub, explique : « Les fondateurs doivent faire trois fois plus d’efforts pour compenser la dévaluation de plus de 70 % de la monnaie. »


Un pivot vers des sources de financement alternatives

En dehors du capital-risque, les startups nigérianes s’appuient sur :

  • Les investisseurs providentiels : Familles et amis représentent 43 % des financements initiaux.
  • Le financement par emprunt : Utilisé par 18 % des startups.
  • Les subventions : Source de financement pour 15 % d’entre elles.

Bien que le processus de levée de fonds soit complexe, près d’un tiers des fondateurs ont réussi à obtenir des financements dès leur première année.


La fuite des talents : un frein majeur

Le taux de rotation des talents est particulièrement élevé dans les services marketing, ce qui limite la visibilité et la croissance des startups.

  • 20 % des startups admettent ne pas avoir de culture d’entreprise identifiable, un facteur clé pour retenir les employés.
  • La montée en puissance du télétravail et la transférabilité des compétences technologiques facilitent les départs fréquents.

Selon Tomiwa Aladekomo, PDG de Big Cabal Media : « La culture d’entreprise, c’est ce que votre entreprise récompense et ce qu’elle punit. » Les entreprises qui échouent à prioriser le bien-être et la satisfaction des employés sont les plus vulnérables.


Un cadre réglementaire à repenser

Les startups pointent également l’environnement réglementaire du Nigéria comme une contrainte significative :

  • Les impôts élevés, les processus de conformité complexes et les licences coûteuses étouffent les jeunes entreprises.
  • La loi nigériane sur les startups, adoptée récemment, vise à alléger ces obstacles.

Des initiatives collaboratives entre le secteur privé et les décideurs politiques sont nécessaires pour simplifier les réglementations et encourager l’innovation.

Olumide Soyombo, fondateur de Voltron Capital, reste optimiste : « Nous en sommes encore au jour zéro. Par rapport à des marchés comme l’Inde ou l’Amérique latine, nous avons encore du chemin à parcourir. »


Les perspectives : résilience et innovation

Malgré ces défis, les fondateurs nigérians continuent de faire preuve de résilience :

  1. Adaptabilité dans la levée de fonds : Les startups diversifient leurs sources de financement, entre investisseurs providentiels, subventions et capitaux-risque.
  2. Écosystème en évolution : Les réformes récentes, bien qu’incomplètes, jettent les bases d’un environnement plus favorable.
  3. Opportunités dans l’adversité : La demande croissante pour des solutions technologiques adaptées au marché local reste un levier important.

Cependant, pour réduire l’écart entre les startups à faible et forte croissance, le Nigéria devra :

  • Renforcer les infrastructures pour réduire les coûts opérationnels.
  • Simplifier le cadre réglementaire afin d’attirer davantage d’investissements.
  • Favoriser une culture d’entreprise forte pour retenir les talents et améliorer la productivité.

En consolidant ces piliers, l’écosystème startup nigérian pourra rivaliser avec d’autres marchés émergents, tels que l’Inde ou l’Amérique latine.

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